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A Quand l’État comorien prendra en charge ses étudiants à l’extérieur ?         

Ils se sentent délaissés, abandonnés seuls dans un désert, sans responsable. Eux-mêmes tentent tant bien que mal de se prendre en charge. Voilà comment vivent les étudiants comoriens au Sénégal. pour survivre, ils se serrent les coudes.

Généralement, les étudiants font partie du patrimoine d’un pays. Malgré cette vérité commune, les 500 étudiants comoriens au Sénégal n’ont pas l’impression de faire partie du patrimoine des Comores.  Après la mort du président Ahmed Abdallah Abderémane, aucun gouvernement des Comores n’a renoué des relations avec l’État du Sénégal. Ce qui fait que tous ces étudiants n’ont pas un représentant diplomatique dans le pays. C’est difficile à dire, car malgré tout ça, leur souci est unique : étudier pour pouvoir sortir leur pays dans le gouffre. Il est question de comprendre comment ces étudiants parviennent à résoudre leurs problèmes dans ce pays.

Les plus de 500 étudiants comoriens au Sénégal ont fondé une association dénommée AEESCOS (Amicale des Elèves, Etudiants et Stagiaires Comoriens au Sénégal). Ils vivent sous les règles d’un statut qu’ils ont rédigé paraphé eux-mêmes. Ils élisent chaque année un bureau exécutif composé d’un président, d’un vice président, d'un secrétaire général et son adjoint, un trésorier, un contrôleur, un chargé des affaires pédagogiques, un chargé des affaires culturelles et un chargé des technologies de l’information et de la communication. Autour de ce bureau, vous trouverez aussi le conseil consultatif composé de 5 membres, le comité directeur avec 21 membres et les commissaires aux comptes composés de 3 membres. Seul le conseil consultatif est nommé pour un mandat de 2 ans alors que les autres sont élus pour un  an. Au côté de l’AEESCOS, il y a le club national de football, un groupe théâtral et des jeunes talentueux en danse traditionnelle. Chaque année l’ AEESCOS organise trois grandes activités : la journée d’intégration pour accueillir les nouveaux venus, la fête nationale et la sortie de fin d’année. Le Maoulid et la journée culturelle sont facultatifs.         

Au Sénégal, les étudiants comoriens ont un représentant honoraire qui leur délivre une carte consulaire servant à la circulation. Ayant peur de leur vie clandestine, l’AEESCOS a engagé un avocat en 2007 pour défendre ses membres et ses intérêts en cas de difficultés. C’est par leurs propres moyens qu’ils résolvent leurs problèmes. Leur caisse est  alimentée par une partie de la petite des cotisations lors des activités ; par les dons de certains amis sénégalais et des comoriens en voyage personnel ou  professionnel.

Parmi les difficultés que connaissent ces étudiants, on cite le problème de ne pouvoir accéder à certaines écoles, instituts et d’autres établissements qui demandent des accords entre  Etat et Etats. Notons que lors de l’arrivée à Dakar de l’actuel président de l’Union des Comores Ahmed Abdallah Sambi, le 2 avril dernier, celui-ci avait promis de mettre en place le plus vite possible une ambassade des Comores au Sénégal. Sauf que nous voici à plusieurs mois après, l’étudiant comorien au Sénégal, rêve toujours de cette ambassade annoncée sans aucune date déterminée pour sa mise en place. On se demande si cela n’a pas été juste une stratégie de satisfaire ces étudiants qui lui avaient réservé un grand accueil chaleureux à l’aéroport Léopold Sedar Senghor de Dakar.

Espérons que l’État comorien ressentira les douleurs de son patrimoine qui n’est autre que ses enfants à l’extérieur.                                                                                                                        

Ben Abdallah, notre correspondant à Dakar

Kweli Le 11/08/07