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Chienlit

 On le prédit depuis plusieurs semaines, comme si c’était une évidence. L’élection présidentielle des îles attire les convoitises. Elle permet surtout de mesurer la fracturation multiple qui désoriente la société comorienne et le degré d’opportunisme dans lequel plonge la classe politique.

 On croyait que la politique avait encore un sens, qu’elle avait pour but la recherche de l’intérêt général. Là, on vient de recevoir un démenti formel, catastrophique et désespérant. Plus de 35 candidats pour une population d’environ 700 000 habitants, c'est une mascarade. C’est la preuve qu’il n’y a rien à défendre. Rien de sérieux en fait.

Comment peut-on justifier cette chienlit qui fait honte à notre pays et qui déshonore la politique? Comment doit-on expliquer ce phénomène de « moi-aussi-je-veux-être-candidat » qui enfuit la politique comorienne dans son plus bas niveau, et qui va sans doute priver encore une fois la population comorienne du débat électoral tant attendu.

En réalité, cela reflète le climat délétère et la démocratie bigleuse entretenus dans notre pays depuis plusieurs années. Et la politique molle menée durant ces derniers mois n’est pas sans incidence. Bref, tous les ingrédients nécessaires pour exploser une nation sont réunis. Entre un président de l’Union peu imaginatif, moins audacieux et des présidents des îles très capricieux et moins coopératifs, cette mascarade était prévisible. Ce nombre pléthorique de candidats notamment à Ngazidja où le combat d’ego et la soif de pouvoir ont atteint un niveau incontrôlable, démontre l’échec de Sambi et son incapacité de rassembler un peuple qui l’a plébiscité il y a juste dix mois. Réagissez

Ali Mmadi, auteur de « Au nom des îles, pour un vrai débat électoral »,                           Edition Les Belles Pages