Sambi très embarrassé
Initialement fixé au 10 juin prochain le premier
tour des élections des îles sur l’ensemble du
territoire national, le président de l’Union
vient de signer le 7 juin, un décret portant
report de ce scrutin dans l’île d’Anjouan. Cette
décision du premier magistrat du pays, n’a pas
reçu l’adhésion de l’ensemble des candidats de
l’île d’Anjouan, au premier chef le colonel
Mohamed Bacar qui veut à tout prix le maintien
de la date du 10 juin. Ce coup dur pour le
colonel vient de tomber au moment où l’on
s’apprêtait à installer dans l’île rebelle les
forces de sécurisation de ces élections.
Il est à noter que le report de ce scrutin a été
demandé par des candidats d’Anjouan qui estiment
que la situation dans l’île ne favorise pas la
tenue d’un scrutin auquel les Anjouanais
pourraient s’exprimer librement. Autant annoncer
que jusqu’à hier soir, le seul aéroport de l’île
de a été fermé. Le président de l’Union qui
devrait se rendre dans son île natale, mardi,
n’a pas été autorisé par ceux qui détiennent la
réalité du pouvoir.
Aux dires des uns, il serait autorisé à s’y
rendre dimanche pour une durée de 6 heures,
juste le temps d’accompli son devoir de citoyen.
Il devrait déguerpir après.
Les autorités de l’Union avaient tenu des
consultations entre la communauté
internationale, la Cour constitutionnelle et
l’ensemble des candidats avant de prendre cette
décision.
Mzé Soulé Abdou El-Bak comme ses collègues
Abdouraouf, Mohamed Abdallah Mchangama semblent
moins convaincus par cet ajournement. Houmed
Msaîdié, lui, indexe le président de l’Union
qu’il est à l’origine de cette crise. « La loi
prévoit que les élections se tiennent le même
jour sur l’ensemble du territoire nationale »,
se hasardent-ils de dire.
Cela voudrait dire donc que la faute revient au
seul gouvernement de l’Union. Pire encore,
Madeira, l’Envoyé spécial de l’Union africaine à
Moroni s’oppose à ce report. Mohamed Bacar qui
campe sur sa position maintient que ce scrutin
se tienne le dimanche, au lieu du 17 juin prévu
par le gouvernement.
Selon des informations recueillies auprès des
Anjouanais, Mohamed Bacar tente d’utiliser des
artifices pour des fraudes massives en
commandant du matériel électoral à partir de
Mayotte. Si l’on en croit des autorités, l’Union
Africaine par l’intermédiaire de Madeira essaie
de convaincre le président Sambi de revenir sur
sa décision.
Si tel était le cas, ce partenaire serait
entrain de torpiller les décisions de Sambi qui
avait signé en mai dernier un décret qui allait
être refusé par les autorités d’Anjouan. Nous
osons croire qu’avec l’évolution de la
situation, la mission des bons offices de
Madeira n’est pas loin d’être rejetée.
Mais, avec toute cette confusion, la tension
n’est pas loin de monter d’un cran, surtout à
Ngazidja, l’île qui a toujours continué sa
« chirurgie esthétique » pour résoudre cette
crise. Cette fois-ci, l’on voit mal comment un
président élu dans le cadre de la tournante
entre les îles, va-t-il accepter à chaque fois
de se mettre à genoux sous les ordres des
autorités de l’île dont il est issu. Ce qui
laisse croire qu’une autre crise est en
chantier, car, il ne sera garanti pour les
Moheliens et les Grands-comoriens continuerons à
légitimer le pouvoir de Sambi, que ce dernier
continue à administrer leur destin du moment
qu’il est incapable de mettre de l’ordre dans
son île natale. Le président est obligé
maintenant d’agir. Peut-être que l’option
militaire va être utilisée pour aplanir les
divergences à Anjouan, sinon Sambi risque d’être
contraint de remettre son tablier avant qu’il ne
soit trop tard.
De K.M notre correspondant à Moroni
Kweli/09/06/07