Annoncez vos évènements sur notre site!

Un autre regard sur l’actualité

EditoActualitéInternationalRadioscopieArchiveLivresContactSortir

Achetez sur Amazon.fr      vos livres et DVD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Y a-t-il un pilote dans l’avion  Comores?

C’est la question que l’on se pose à Moroni durant ces derniers jours. En effet, le pays ne semble pas avoir un chef. Une navigation à vue qui n’échappe pas à tout observateur averti de la vie politique nationale. Jugez-en vous-même. Pendant que l’île d’Anjouan continue de narguer la communauté internationale et les autorités nationales,  les conseils de ministres de l’Union ne discutent que de….nominations, voyages des ministres, et d’autre sujets superfétatoires,….Si l’on vous disait que le gouvernement n’était pas au courant de la réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine du 31 juillet, sur la situation à Anjouan ? Alors que, de l’autre côté, l’exécutif anjouanais était aux aguets et attendait les conclusions de cette réunion. Incroyable mais vrai !

Deuxième illustration de cette navigation à vue : la décision de suspendre le monopole d’importation de riz, jusque-là tenu par l’Onicor. Ce n’est pas la mesure en soi qui est choquante, ce sont plutôt les raisons qui nous ont conduit jusque-là. A l’origine, il y a l’improvisation du gouvernement de l’Union.

En effet, aussitôt après son investiture, Sambi a procédé à une diminution du prix du kilogramme de riz sans avoir suffisamment mûri sa décision, au demeurant louable. Cet abattement des prix a occasionné, comme l’avaient prévu les dirigeants de l’époque de la société nationale,  un manque à gagner de plusieurs centaines de millions de francs comoriens, étant donné que la cargaison en question avait déjà été payée et mis en circulation.

Voici en substance ce qu’avait déclaré Abdourahmane Cheikh, ancien directeur de l’Onicor : « Cette mesure dirige l’entreprise tout droit vers la faillite. Nous accusons un manque à gagner d’environ 325 millions. Dans ce sens, la société ne peut assumer et c’est la fermeture. Nous avons essayé d’expliquer à l’Etat, mais en vain. Comme nous avons reçu la marchandise, il est impossible d’appliquer ces prix sans conséquences graves ».

La BIC, qui a dû supporter durement cet important manque à gagner, a refusé d’ouvrir encore une fois une ligne de crédit à l’Onicor, l’Etat ayant refusé de « combler le trou de la BIC ».

Et voilà qu’en cette période de festivités coutumières, le riz manque cruellement à cause d’une grave erreur d’appréciation de nos gouvernants. Le général De Gaulle disait à juste titre : « Gouverner, c’est prévoir ».  

L’Etat, qui avait déjà du mal à harmoniser le prix du kilo de riz sur l’ensemble du territoire alors qu’il était en situation de monopole, promet, à qui veut l’entendre, de veiller au respect des prix qui seront homologués par le service compétent. Personne n’est dupe. Cela ressemble bien à une démagogie gouvernementale.

De M. M, notre correspondant à Moroni

Kweli Le 02/08/07