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Naf : « La femme comorienne n'est pas assez mise en
valeur »
Nafouenta
M’Saidié, 21ans est
apprentie préparatrice en
pharmacie
à Lyon. Après
sa participation à l’élection de Miss Comores-France
2007 où elle a été élue 2ème dauphine, elle a
découvert une passion : la photo. Depuis, elle ne l’a
jamais quittée. Son rêve est de devenir l'égérie d'une
marque de cosmétique pour peaux noires et métissées, de
produits de beauté, ou encore de produits capillaires
afro. Dans une interview qu’elle nous a accordée, celle
qu’on appelle simplement Naf livre ses mystères et
atouts.
Pourquoi
avez-vous décidé d'être mannequin?
Je ne me considère pas tout à fait comme mannequin, mais
comme modèle. J'ai participé à un casting pour Fashion
Team chez Universal Star à Lyon juste après Miss
Comores-France 2007, à cette occasion, il y a eu
élaboration d'un book c'est alors que je me suis révélée
une réelle passion et par conséquent, un nouveau talent
qui est la photo.
Vous savez que c'est un univers plus ou moins
compliqué, quels sont vos atouts?
C'est vrai que dans cet univers il faut, pour réussir,
rentrer dans une certaine case. Je n’y rentre pas
spécialement, mais je pense que mon atout principal est
mon sourire. Beaucoup de photographes m'ont dit que
j'étais photogénique. Je suis également ambitieuse, le
soutien de ma famille ainsi que de mon entourage, ça
m'aide énormément à persévérer.
Jusqu'où pourriez-vous aller dans ce métier?
Je suis prête à évoluer dans ce métier, mais pas à
n'importe quelle condition. En effet, je ne pose pas
nue, même comme on dit nue "artistique", ni en lingerie,
ni en maillot de bain, ni en topless. Je me suis fixée
mes propres limites par respect pour moi-même.
En tant que comorienne d'origine, quel est votre
regard sur les valeurs morales et traditionnelles des
Comores?
Ce que je trouve dommage, c'est que la femme comorienne
n'est pas assez mise en valeur dans la société ; que les
valeurs morales de notre pays se perdent de plus en plus
et que la tradition est souvent mélangée à la religion.
Y'a t-il une certaine comorienneté à promouvoir dans
ce domaine?
Oui, tout à fait. A travers mes photos j'essaye de
représenter la beauté de la femme comorienne ainsi que
celle de mon île. Je pense qu'aux Comores, il y'a
énormément de potentiel qui n’est pas assez exploité à
mon goût. Pour donner juste un exemple, nous disposons
de tissus aux motifs magnifiques, je pense notamment,
aux lésso et au saharé na soubayiha. L'univers de la
mode est sans doute encore mal compris par les
comoriens, ce que je trouve bien dommage.
Avez-vous des contacts avec les stylistes africains
et comoriens?
Je suis en relation avec une styliste d'origine
franco-béninoise que j'ai connue lors de l'élection miss
Comores France 2007. Sa marque de fabrique s'appelle
SHYERIES. C'est une jeune femme talentueuse et très
professionnelle, vous pouvez admirer son travail sur
www.shyeries.com. Il m'est arrivé de dessiner des tenues
et de les faire confectionner par elle. Elle est capable
de remettre au goût du jour de vielles tenues. Par
ailleurs, lors de mon séjour aux Comores cet été, j'ai
fait la connaissance d'une jeune styliste comorienne
originaire de M'kazi résidente à Paris. En parallèle, je
vais collaborer avec la marque de DJ Dassa (CR à la
vie inchallah) en vue d'une création de ligne de
prêt à porter féminin.
Vous voudrez aussi, après vos études, travailler dans
l'humanitaire. Quel est votre domaine préféré.
Étant apprentis préparatrice en pharmacie, mon
domaine de prédilection va être bien sûr le médical.
Apres l'obtention de mon diplôme et l'acquisition de
plus d'expérience, je rêverais de partir en mission
humanitaire dans les pays défavorisés, afin de venir en
aide à ceux qui en ont le plus besoin. Le domaine de
l'éducation pour les enfants serait également un projet
très intéressant pour moi. Je suis d'ailleurs membre de
plusieurs associations à but caritatif et humanitaire.
Et pour les Comores vous pensez faire quoi?
Lors de mon séjour au Comores, j'ai pu remarquer avec
regret que la plupart des établissements de santé
ferment leurs portes à la tombés de la nuit. Donc, si
par malheur quelqu'un est à l'article de la mort, il y
passera! Par conséquent, j'aimerais un jour avec l'aide
de Dieu ouvrir un centre de soin avec intégration d'une
pharmacie, et ce, ouvert 24 heures sur 24.
L'archipel des Comores s'est énormément développé en
l'espace de 10 ans et j'aimerais qu'il en soit ainsi
durant les années à venir.
Pour en savoir plus:
www.naf.book.fr
Propos recueillis par A.M
et publiés le 25/
08 /2007
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