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Un autre regard sur l'actualité comorienne

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Véritable percée des robes noires

Les trois avocats de la place, Said Larifou, Ibrahim Ali Mzimba, et Fahami Said Ibrahim, sont entrés dans la phase ultime de leur campagne. Ils affûtent leur stratégie et deviennent plus précis dans leurs projets présidentiels.

Me Said Larifou, le seul avocat chef de parti politique, Ridja, s’appuie sur un puissant levier de communication, une chaîne de télévision et une station radio qui lui sont propres. Son parti ne commet pas la faute de monopoliser la parole. Les meetings des tous les candidats sont diffusés à tour de rôle et leurs staffs respectifs ont voix de chapitre. Le Ridja, parti national, s’est débarrassé des oripeaux insulaires en tenant ses premières assises nationales à Anjouan pendant que les autres partis nationaux concentraient leurs activités dans la capitale fédérale. Me Larifou a confronté son parti dans le combat contre la cherté de la vie et il a payé de sa liberté. Parti présent pendant les intervalles de pause politique, entre deux élections, Larifou a imprimé sa marque de chef d’appareil. Il est l’un des rares hommes politiques à donner son point de vue sur les grands dossiers politiques et sur tous les sujets qui touchent à la vie des Comoriens.

Son meeting à Foumbouni,  général, d’abord et celui spécifique des femmes, a été l’occasion pour le candidat de Ridja de présenter sa vision du projet  qu’il qualifie de « porteur de croissance en Grande-Comore. »

Il cite « le développement du transport maritime entre les îles, la diversification de l’agriculture, en mettant l’accent sur les produits vivriers d’exportation. » Me Larifou, s’applique à expliquer son projet sur l’éducation primaire, secondaire et universitaire. Il propose « l’ouverture des cantines » à l’école primaire, pour combattre la malnutrition et pour augmenter les chances de réussite des enfants. Il a déjà montré l’exemple en ouvrant une bibliothèque à Moroni destinée aux étudiants en droit.

Said Larifou est aussi un avocat militant. Il a été le premier à soutenir le journal Al-watwan, pour défendre Ben Abdallah, emprisonné  pour avoir dénoncé la corruption dans la justice, tout comme il s’est proposé avec deux avocats réunionnais de soutenir le journal, « La gazette », qui avait été poursuivi pour diffamation. Il n’a pas été saisi par les journaux, il faut le rappeler, mais il s’était lui même proposé à titre gracieux.

Dans sa quête de pouvoir, Me Larifou est dans sa deuxième campagne présidentielle de Ngazidja. Son parti national, a été présent dans toutes les élections présidentielles de l’Union et des îles. Il bénéficie du soutien de M. Achirafi Said Hachim, candidat non retenu par la cour constitutionnelle. C’est quand même un homme bien installé dans la région de Oichili-Dimani.

L’avocat Ibrahim Ali Mzimba, lui, est candidat indépendant. Il a marqué la semaine par son grand meeting de Mkazi dans le Bambao. Deux fortes personnalités politiques sont venues lui apporter son soutien, Omar Tamou, et Charif Said Ali, deux ténors du parti Udzima. Le candidat lui même qualifie ses ralliements comme l’événement politique majeur de la semaine. Omniprésent, sur tous les murs de l’île, Mzimba joue sur sa présence, laissant aux autres la campagne discrète.

Dans sa région de Badjini, Mzimba prône l’apaisement et privilégie la confrontation des idées, refusant de tomber dans les attaques personnelles. Il veille au grain et les orateurs de ses meetings jouent sur le même registre. Il est l’un des rares à aligner camions et voitures pour remplir les meetings. A n’en plus douter, les moyens mobilisés sont impressionnants.

Sa stratégie se dissocie en deux : dans sa région, où le parti de la Convention pour le Renouveau des Comores était bien implanté, Mzimba rallie les militants de base du parti du colonel Azali. L’absence d’Abdou Soefo, en détention provisoire, lui est sans doute profitable. Les militants de la CRC de la région, n’ont peut-être pas oublié qu’il est lui même l’avocat de son adversaire politique. Sur les autres régions, Mzimba, pense déjà au deuxième tour, son discours ouvert laisse la possibilité à sa candidature de rallier le maximum de désistements.

Le troisième avocat c’est bien Me Fahami Said Ibrahim, il se met à plusieurs stratégies de campagne : les grands événements médiatiques, comme le concert de la place Ajao, le grand meeting d’Itsandra, et puis la campagne discrète, par petites réunions de groupes mais aussi  le porte-à-porte.

Ce grand tribun, rallie toutes les générations à sa campagne, les jeunes, les femmes et les notables. Son discours, sur la lutte contre la corruption et sur une justice équitable semble bien apprécié. Mais Me Fahami axe sa campagne surtout son projet économique. Il met l’entreprise et l’entrepreneur au centre de ses préoccupations.

Il rêve de monter par exemple une industrie de fabrication de jus, en insistant sur la valeur ajoutée et les retombées fiscales importantes. Des jeunes dynamiques de l’université comme l’infatigable Kiemba, sont à ses côtés pour mener campagne et donnent à ses prestations une autre dimension.

Fahami livre aussi une vision régionale de son programme, il s’engage à intégrer, la Grande-Comore, dans l’espace indiano-océanique en mettant en chantier des grands projets à dimension économique régionale. Mais Fahami connaissant les limites financières du pays plaide pour la complémentarité des grands projets.

Son discours est pédagogique. Il refuse d’avancer des projets, qu’en démontrant leur viabilité, et les sources de financements. Il refuse comme beaucoup de faire seulement rêver mais d’en démontrer sa capacité à transformer ses rêves en réalité. Alors, nos maîtres sont-ils sincères ? En tout cas les Comoriens jugeront par rapport à la vie, à l’histoire et l’engagement de chaque candidat. Réagissez à cet article.

M.K, l'un de nos correspondants à Moroni 

kweli /26/05/07

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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