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Le Grands-Comoriens sont déçus

Le premier gouvernement de Mohamed Abdouloihab, le tout nouveau président de l’île de Ngazidja, est composé, à une exception près, de personnalités de bas relief qui manquent souvent de l’expérience nécessaire pour faire face aux vrais défis de Ngazidja. La compétence et l’efficacité semblent avoir été sacrifiées sur l’autel de l’équilibre régional et de la fidélité. 

Déception. C’est le sentiment général qui domine à Ngazidja au lendemain de la diffusion, le jeudi 5 juillet au soir, de la liste des membres du gouvernement de Mohamed Abdouloihab. En effet, avec la probité et le souci de l’efficacité que l’on connaît au nouveau président de l’île, nul n’imaginait un seul instant qu’il allait s’entourer de personnes d’aussi bas relief qui ignorent tout des rouages de l’administration et dépourvues de toute expérience. Le seul critère de choix retenu par Abdouloihab a été le degré de fidélité et d’engagement dans la campagne électorale.

Apparemment, l’échec de Sambi, qui a fait de la proximité parentale un critère de promotion, ne lui a pas servi de leçon. Ainsi, Said Mze Dafiné, son beau-frère, a été propulsé ministre des Postes, des Télécommunications, du Tourisme,…Il faut dire que cet ancien instituteur, installé en France depuis plus de vingt ans, est le sherpa de Abdouloihab qui ne jure que par lui.

Ce jeune quadragénaire bénéficie de la protection de la première dame de Ngazidja. Pour la petite histoire, Dafiné n’a pas été retenu dans un premier temps parmi l’équipe ministérielle avant que Mme Ralia Abdou ne fasse pression sur son président de mari. Et voilà un des ministères-clé du gouvernement confié à un jeune bleu, un novice aux compétences approximatives !

Le ministre de la Sécurité intérieure, Ahamada Mbaé Boina, est du même acabit. Alors que sa précédente nomination à la direction de l’Autorité portuaire des Comores (APC) avait déjà fait des vagues tant l’homme est un « incompétent » notoirement connu, Abdouloihab vient de l’adouber et de faire ainsi la promotion de l’incompétence. Que dire de Fouad Abdourahim, ancien ministre sous Djohar, qui a fait les dégâts que l’on connaît et dont l’opinion s’est toujours moquée de certaines déclarations. Son critère de nomination aura été le score réalisé par le candidat Abdouloihab dans sa ville de Dembeni. N’empêche que Dembeni grogne et récuse le choix de M. Abdourahim.

Le directeur de Cabinet de la présidence, lui, est un « mercenaire politique » prêt à tout pour ses intérêts bassement matériels. C’est ainsi qu’il est passé du poste de directeur général de Radio Ngazidja à celui de chargé de presse à la présidence d’Ayatollah en moins de vingt-quatre heures. Le fait, pour lui, de conduire une délégation à Mdjoiézi pour que les notables de ce village intercèdent en sa faveur  au poste de directeur de cabinet en dit long sur le portrait psychologique de l’homme.

C’est aussi lui qui, sur les écrans de Djabal Tv, a accusé Me Said Larifou de « chrétien pratiquant » et qui s’est targué un autre jour d’être « le plus grand spécialiste en communication des Comores » (sic). Tel est l’homme sur qui compte le nouveau président pour traduire en actes ses promesses électorales.

Personne n’est dupe : le gouvernement Abdouloihab est incompétent pour répondre vraiment aux aspirations légitimes des Grands-Comoriens. Les gens se le disent clairement. Telle cette dame rencontrée au marché Volo-volo le jour de la fête nationale qui a lâché « Abdouloihab nous a déçus. Personne dans son gouvernement ne bénéficie d’un préjugé favorable de ma part ». En attendant, le gouvernement peut entrer à l’essai.

De M.M, notre correspondant à Moroni

Kweli Le 06/07/07