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Un autre regard sur l’actualité

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Zone de Texte: Ensemble, construisons notre pays :
Zone de Texte: la paix, la justice et le développement 
  

 

 

                                                                                                                                     Samedi 9 juin 2007

 

 

 

INSTABILITÉ POLITIQUE AUX COMORES :

UNE DYNAMIQUE INQUIETANTE

 

Depuis la proclamation de l’indépendance le 6 juillet 1975, le jeune comorien ne cesse de s’interroger sur le passé et l’avenir de son pays. C’est parce que nous vivons au jour le jour et sous l’instabilité politique. Cela entrave tout développement économique.

 

Tout a commencé par la question de l’île sœur de MAYOTTE annexée par l’ancien colonisateur. Lorsque le père de la révolution comorienne, ALI SOILIH a exposé ses inquiétudes à l’O.N.U, le 24 juin 1976, 102 États (contre 1 et 28 abstentions) ont protesté contre le référendum imposé aux Mahorais. En effet, ils ont jugéque cela porte atteinte à la souveraineté de l’État comorien reconnue à QUATRE  ÎLES.

En conséquence, le révolutionnaire serait vu comme une mauvaise herbe dans la plantation (MAYOTTE) du colonisateur. Cet adventice subira une opération de sarclage dirigée par un mercenaire français connu sous le nom de Bob DENARD le 13 mai 1978. Son successeur, le père de l’indépendance AHMED ABDALLAH connaîtra le même sort le 26 novembre 1989 avec le même sarcleur. Celui-ci, lors de son départ forcé aux Comores, pose ces conditions : « J’exige une passation de pouvoir avec l’armée française, je demande que l’armée française me rende les honneurs lors de mon départ,… ». En réponse, 300 paras français ont pris la relève. Ses exigences paraissent  bien respectées par les bérets rouges, DENARD et ses hommes n’étaient pas désarmés. Ce qui annonçait son éventuel retour aux Comores.

Il a fallu attendre le 28 septembre 1995 pour que le redoutable DENARD et ses acolytes réapparaissent dans sa ferme: les Comores. Le coup d’État orchestré prend la forme d’un « KIDNAPPING », le  président DHOHAR est conduit à l’île Bourbon (île de la Réunion). Cette fois-ci le feu a franchi le pare-feu, il faut à tout prix des sapeurs pompiers. Ainsi donc, un commando de 10 000 paras français sous l’opération « AZALEE » ont de nouveau débarqué aux COMORES, le 4 octobre 1995. Le fils du Papa s’est rendu le 5 octobre 1995. Ainsi, prend fin la république « denarienne ».

Quant au tour du Président MOHAMED TAKI  ABDUL KARIM en mars 1996, la tâche ne lui a pas été facile : en début 1997, affrontement syndicaliste contre gendarmes à Anjouan, émeutes à Mohéli. La situation s’est aggravée le 3 août 1997, Anjouan proclame une indépendance. L’armée fédérale est repoussée, des civiles et des militaires ont perdu leur vie. A la suite d’un voyage à l’étranger, le Président TAKI mourra. Son décès restera mystérieux. En 1999 le Colonel AZALI ASSOUMANI s’empare du pouvoir avant d’être élu démocratiquement.             

Ces crises politiques se sont traduites par le passage d’une République Fédérale Laïque et Sociale à une République Fédérale Islamique des Comores pour aboutir enfin à l’Union de Comores avec des îles autonomes. Jusqu’ alors les tenants du pouvoir n’ont pas pu trouver la formule adéquate pour stabiliser les Comores et entamer un développement économique « sérieux ».

             Actuellement, ANJOUAN emboîte les pas à MAYOTTE, heureusement l’ère coloniale a pris fin.  L’île échappe au contrôle de l’Union Comorienne. Personne ne sait ce qui se passe dans les prisons, des exactions sont perpétrées contre des journalistes dénonçant le pouvoir autoritaire. Reporters Sans Frontière observent la situation avec silence. Les armes de guerre ne sont pas encore sous l’autorité du chef de l’État comorien. En conséquence, cinq jours avant  les élections de 10 juin,  nous avons vécu sous les tirs d'armes à l'Aéroport de Ouani aux yeux des militaires de l'Union Africaine lors de l'arrivée du Président SAMBI à Anjouan. Il a été obligé de faire demi-tour vers Moroni. Une humiliation qui ne fait pas l’objet d’une condamnation de la part  des observateurs avertis.

 

Ce parcours tragique, depuis l’indépendance jusqu’à ce jour suscite quelques interrogations.

 -  Pourquoi les anciennes colonies britanniques sont en avance en matière de croissance économique alors que celles de la France vivent la guerre civile, la rébellion, la misère,… ? Cela n’est-il pas une justification de la migration massive vers l’Europe en général et vers MAYOTTE en particulier pour les Comoriens ?

-  Pourquoi cette instabilité politique aux COMORES ? Quel lien peut-elle avoir avec MAYOTTE ? Quelle est la position de la France ?  Qui en tire profit ?

-  Qui est le pyromane ? Qui est le feu ? Qui est le sapeur pompier ?...

Une chose est sûre, il n’y a pas de fumée sans feu. De toute façon le pyromane ne peut être ni un BRITANIQUE, ni un  AMERICAIN, ni un RUSSE et ni un CHINOIS.

Si nous revenons dans le passé, l’histoire nous apprend que le peuple comorien a été trahi et vendu par des minorités de privilégiés qui l’avaient dominé jusqu’alors. Nombreux des aristocrates autochtones étaient les alliés précieux de la colonisation. Ils l’ont fait pour bénéficier des régimes fonciers en France ou pour pouvoir asseoir leurs pouvoirs au détriment des structures traditionnelles et de leur nation.

Aujourd’hui, ces « colonisateurs autochtones » continuent à hanter nos îles et à servir contre le peuple comorien. Ils ont exilé leur famille vivre en toute conformité alors que le peuple vit dans la misère. Ils servent de fer de lance pour déstabiliser le pays, torpiller la réconciliation nationale et empêcher toute initiative du progrès économique. Leur politique repose sur le clientélisme, le népotisme, le despotisme, le sectarisme, le balkanisme,…Ils renforcent leur pouvoir par le biais de l’armée et des médias qu’ils monopolisent. De cette voie, ils parviennent à faire régner la terreur et à maintenir les régimes dictatoriaux en place. Leurs discours démagogiques et mensongers sont bien compris par le peuple. Malheureusement, ce dernier bâillonné ne peut rien faire pendant que les deniers publics sont détournés par des minorités pour être placés dans les banques du Nord. Prévoient-ils déjà leur exil ?

Les récents événements ( 2 mai 2007) à Anjouan illustrent là où nous voulons en venir.     

-  Un bon dirigeant est-il celui qui exile sa famille au-delà des bruits des canons  et qui règne par les armes dans son pays, ou est-il celui qui prône la paix tout en évitant avec justesse une confrontation militaire qui aurait causé beaucoup de victimes parmi nos grands parents, nos parents et nos petits frères ?

-  Un bon dirigeant est-il celui qui se bat pour son pouvoir, ou est-il celui qui lutte pour son peuple ?

Pour justifier leurs massacres envers l’opinion internationale, nombreux sont ceux qui prétendent agir par « légitime défense ». On se demande : « tuer des personnes non armées, saccager les médias et les symboles de la nation justifient-ils ce soi-disant « légitime défense » » ? 

 

Frères COMORIENS, ouvrez les yeux et voyez ce qui s’est passé et ce qui se passe en Afrique : génocide du Rouanda, guerres civiles en Côte-d’Ivoire, en Somalie, rébellion au Tchad,…Ne nous laissons pas tenter par ce jeux dangereux. Il risque de nous désunir. Seuls les commanditaires tirent profit de cette macabre situation.

Dans nos îles, beaucoup d’entre eux font de MAYOTTE leur pièce maîtresse, devons nous comprendre. En 1995, sans tenir compte des liens sanguins entre nous COMORIENS, le visa qui nous est imposé conduit à la mort par noyade plusieurs d’entre nous voulant rejoindre nos frères à MAYOTTE. Cela ne suscite aucun remord nulle part.

Avec toutes ces scènes horribles (massacres, mort par noyades, par coup d’Etat,  par affrontements militaires,…), nous souffrons énormément. C’est à travers ces souffrances,  que nous lançons un cri d’alarme pour que cela cesse et que les « colonisateurs indigènes » pensent aux intérêts de la nation et cèdent la place à ceux qui ont l’initiative de construire leur pays.

Nous rappelons ensuite à nos frères qui portent l’uniforme qu’ils sont les garants de l’unité des COMORES et que nous sommes du même sang. Protéger votre peuple contre des dirigeants cruels et sanguinaires est légitime. Il est de votre devoir de refuser tout ordre qui va à l’encontre des droits de l’homme. Mes frères, comprenez que ces dictateurs finissent toujours par céder leur trône. Après avoir ruiné le pays, ils s’exilent en Europe rejoindre ceux qui enflamment les COMORES. Pour eux, une nouvelle vie commence avec les sommes colossales récoltées durant les années du pouvoir et vous n’en ferez jamais partie.

 

La colonisation a laissé ses empreintes. Mayotte est toujours sous occupation. Le Gouvernement comorien était pris en otage par les mercenaires de Bob DENARD. Certains tenants de l’opposition et/ ou du pouvoir se comportent comme des colonisateurs.

Il convient de souligner que, si la France en tant que puissance, voulait nous faire sortir de cette crise, il y a belle lurette l’affaire serait résolue comme elle n’a cessé de le faire pour d’autres cas, ailleurs comme chez nous.

Les COMORES vivent encore sous la dépendance, un défi  que nous, jeunes comoriens, devons absolument relever. 

Tout a commencé par MAYOTTE et tout finira par MAYOTTE.

Vive les COMORES, vive l’unité nationale.

 

 

 

Nourddine MIRHANI

Technicien Supérieur en environnement, étudiant actuellement à l’Université de Toliara au Département de Géographie, mes    motivations sont : l’unité nationale, la paix, l’égalité sociale et le développement.

 

 

 

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