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La diaspora s’est révoltée

Quelques jours après l’élection de Mohamed Abdouloihabi à la tête de Ngazidja, on a annoncé en grande pompe la tenue d’une semaine de la diaspora au courant du mois d’août. L’objectif était de montrer que le nouveau régime de l’île veut agir pour les Comoriens de l’extérieur, notamment de France. C’est fait, sauf que les personnes concernées ont préféré la boycotter.

La première rencontre avait été prévue le mardi 21 août dernier entre les membres de la diaspora en vacances dans le pays et le chef de la diplomatie comorienne, à l’occasion de la semaine dédiée à la diaspora. Elle devait se dérouler  à la salle de conférence du ministère des relations extérieures. Mais les membres de la diaspora en ont décidé autrement. En fait, ils ont  brillé de leur absence durant la réunion.

Pourtant, à en croire l’ambassadeur Mahamoud Soilih, « des invitations (40) ont remises au secrétaire général du Conseil de la diaspora pour les remettre à leurs destinataires. »

Du côté des autorités, on relativise l’incident. On a tenté de rassurer tout le monde que cette absence ne prouve aucunement pas  « une mauvaise intention des hommes et des femmes de la diaspora ».

Le ministre des relations extérieures s’est tout de même adressé à la presse pour expliquer les  objectifs de la réunion. « C’est le moment des vacances, il est de notre devoir d’inviter la diaspora pour débattre et échanger sur des actions arrêtées depuis longtemps, et pour faire suite aux deux précédentes rencontres organisées en France. Malheureusement, les invités pourraient avoir un empêchement quelconque et non une rupture », a indiqué le ministre.

Interrogé sur la signification de cette absence, le ministre Jaffar a laissé entendre qu’il n’est au courant de rien. « Si cette absence est un message, il est codé et personne n’est en mesure d’en déchiffrer », a-t-il souligné.


Seulement voilà, les « je-viens » que nous avons rencontrés à quelques mètres du lieu de ce rendez-vous ont dit qu’ils en ont marre d’écouter les mêmes discours sans suite. « Du régime Azali jusqu’à celui de Sambi, il n’y a jamais eu de concret sur les multiples doléances que nous avons formulées. Au contraire, l’écart se creuse davantage. Combien de fois avons-nous saisi les différents responsables de la représentation comorienne à Paris ? Bref, la diaspora ne croit à plus rien. Ses membres sont déçus du comportement des autorités comoriennes.

Pour Koudouroi Mohamed, directeur général de la Fécom, qui se dit n’avoir pas été invité à cette rencontre, « la solution n’était pas de décliner l’invitation. Il fallait s’y rendre et exposer de nouveau nos doléances ».

Le gouvernement pensait qu’il pouvait se rattraper quelques jours plus tard à l’occasion de la cérémonie officielle. Et bien non, les "Je-viens" ont aussi boudé cette cérémonie organisée samedi 25 août à Al-Kamar. La salle a été à moitié vide, et après le discours du président de Ngazidja, Mohamed Abdouloihabi, l’assistance a évacué la salle.

Cela fait plus de 7 ans que les autorités comoriennes ont compris la nécessité de mettre en place une direction générale chargée des comoriens à l’étranger. Mais, malheureusement, cette structure n’a pu faire mieux, puisque jusqu’ici, malgré l’apport considérable de cette diaspora sur le développement socio-économique du pays, les différents régimes qui se sont succédés ne parviennent pas à doter les Comores d’une politique nationale de la diaspora.

De notre correspondant à Moroni

 le 31/ 08 /2007