Vers un débarquement militaire à Anjouan
Le colonel
Mohamed Bacar, qui s’est déjà autoproclamé réélu président
d’Anjouan, n’entend plus se soumettre aux ordres des
autorités de l’Union et de la communauté internationale.
L’homme continue ainsi à défier tout le monde, notamment la
communauté internationale. Le 10 juin dernier, il a organisé
dans son île où il détient la réalité du pouvoir une
mascarade d’élection. Résultat : il gagne l’élection avec un
score sans appel de 73, 22%. Jeudi 14 juin, il a organisé
son investiture.
Avant tout
ce scénario incroyable, une délégation de la communauté
internationale, constituée entre autres de la ligue des
Etats Arabes et de l’Union Africaine, s’était rendue à
Anjouan, lundi 11 et mardi 12 juin, pour s’entretenir avec
les autorités intérimaires de l’île, et afin de clarifier
les conditions de l’organisation et de la tenue de
l'élection du président de l’île prévues pour le 17 juin
prochain.
Le message
de la délégation : Faciliter la tenue et l’organisation de
ce scrutin du 17 juin prochain. Mais, les autorités de l’île
ont signifié illico à la délégation que ce n’était pas la
peine, puisque « l’élection a déjà eu lieu, les anjouanais
ont déjà fait leur choix. »
Réponse de
la délégation : « Nous ne sommes pas venus ici pour négocier
avec vous. Vous tirerez les conséquences de votre
entêtement. »
Une
conférence de presse a eu lieu, mercredi 13 juin, au
ministère des relations extérieures, le ministre Ahmed Ben
Said Djaffar a annoncé que la mission de la communauté
internationale s’est confrontée au refus catégorique des
autorités de l’île bravant par conséquent toute tentative
d’organiser des élections à Anjouan. Le ministre a déclaré
que la solution est entre les mains de la communauté
internationale. Selon lui : « une solution militaire n’est
pas à exclure. » D’ores et déjà, les forces étrangères
déployées aux Comores pour la sécurisation des élections
sont à pied d’œuvre et attendent les consignes. Les forces
étrangères de l’Union africaine et de la ligue des Etats
Arabes ne cessent de grossir leur rang.
Mohamed
Bacar et ses amis multiplient les provocations pour que les
autres îles réagissent de manière maladroite pour conduire
le pays vers une instabilité totale.
Du côté du
gouvernement de l’Union, on pense que le colonel Bacar est
sur le coup d’une machination ourdie à partir de
l’extérieur. Les intentions affichées par les ennemis du
pays devraient ramener les Grand-Comoriens et les Moheliens
à se révolter contre le pouvoir central détenu par Sambi,
qui ne serait pas en odeur de sainteté avec ceux qui font et
défont régulièrement les régimes de Moroni. Pour que tout
cela échoue, Sambi doit agir vite et efficacement, sinon
l’éclatement définitif des Comores ne serait pas si loin.
Kweli/14/06/07
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