Sambi, interdit d’entrée à Anjouan
Une
situation inédite, grave et irresponsable. Une
première dans l’histoire des Comores.Le
président comorien, Ahmed Abdallah Sambi a été
empêché mardi de se rendre à Anjouan par des
éléments de la force de la Gendarmerie d’Anjouan
(FGA), toujours sous les ordres de Mohammed
Bacar, président sortant. Les militaires n’ont
pas autorisé l’atterrissage à l’aéroport de
Ouani de l’avion au bord duquel se trouvaient le
Président de l’Union et des militaires de
l’Union Africaine qui sont censés assurer la
sécurisation des élections présidentielles des
îles des 10 et le 24 juin prochains.
L’appareil de Comores Air service, une des
compagnies qui assurent la desserte inter-île a
été interdit d’atterrir mardi à l’aéroport de
Ouani. Son unique, c’est d’avoir à son bord le
président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah
Sambi, qui est aussi natif de cette île rebelle.
Dans l’après-midi du même jour, les autorités de
l’île n’ont pas hésité à interdire
l’atterrissage du transal de la police
Sud-africaine, en bloquant la piste
d’atterrissage. Dans un communiqué, le
gouvernement de l’Union a été souligné que les
« autorités d’Anjouan n’ont pas hésité à user
d’une brutalité inouïe en tirant sur la foule
qui s’était massivement regroupée à l’aéroport
de Ouani pour accueillir le Chef de l’Etat. Les
forces de la gendarmerie d’Anjouan ont aussi
procédé à des passages à tabac et à des
arrestations arbitraires ».
Comble de malheur, nous avons appris que des
Anjouanais sont interdits de se rendre dans à
Anjouan. La présidence intérimaire de l’île
prétend que l’arrivée d’Anjouanais à Anjouan est
« une provocation. »
Devant cet état de fait, à trois jours du
premier tour, on ne voit pas comment peut-on
garantir une élection libre, démocratique et
transparente à Anjouan.
« Ces nouveaux actes de rébellion illustrent la
détermination des autorités d’Anjouan de saper
le processus électoral en cours et de priver la
population d’Anjouan de sa liberté et de son
droit légitime à choisir ses dirigeants »,
accuse-t-on au sein du gouvernement de l’Union.
Il se contente par ailleurs de condamner cet
« acte barbare » et de lancer un appel pressant
à la communauté internationale et plus
particulièrement à l’Union Africaine à « agir
avec la plus grande fermeté contre les
événements scandaleux de cette rébellion
survenus ce jour. »
Début mai, des actes de rébellion s’étaient
produits à Anjouan et un accord initié et signé
avec la communauté internationale a été perçu
comme un point d’ancrage au rétablissement d’un
climat de sérénité propre à des élections libres
et démocratiques. Malheureusement, la partie
anjouanaise s’évertue à faire systématiquement
obstacle aux dispositions essentielles de cet
Accord.
A Anjouan, la sécurité de tous les candidats
n’est pas assurée, par contre, le candidat
Mohamed Bacar se déplace avec une escorte
fortement armée. Jusqu’à présent, la force de la
Gendarmerie d’Anjouan n’est pas placée sous
l’encadrement de l’expert militaire
international prévu.
Le gouvernement de l’île autonome
de Ngazidja déplore ces soubresauts de violence
à Anjouan et appelle les deux parties à faire
preuve de retenue en mettant en avant les
intérêts supérieurs de la nation. Il considère
par ailleurs que tout doit être mis à
contribution pour créer un climat serein en vue
de la tenue et de la réussite de ces élections
sur l’ensemble des trois îles aux dates
convenues des 10 et 24 juin 2007.
De K.M notre correspondant à Moroni
Kweli/07/06/07