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Le Gouvernement agit mollement

L’épidémie de cholera qui a resurgi depuis février dernier, dans l’île autonome de Ngazidja, prend de proportions très inquiétantes.  Plus de 300 personnes sont atteintes de l’épidémie depuis le 1er août. On comptabilise déjà 10 morts. Face à ce drame national, l’État comorien n’a pu faire que d’interdire les festivités.

Les camps cholériques notamment celui ouvert à El-Maarouf a une capacité d’accueil très limité, au point que certains patients se trouvent logés au-dessus des manguiers. Les conditions de prise en charge des malades ne sont pas totalement réunies. Les soins administrés aux malades de cholera sont loin d’être rassurants.

A maintes reprises, et cela depuis l’ouverture du camp cholérique de Mitsamiouli fin mai. La presse nationale notamment Al-watwan, faisait état d’un manque de sérieux de la part des autorités sanitaires qui hésitaient à prendre la mesure qu’il fallait pour pouvoir éradiquer totalement cette maladie de mains sales.

Aussi, le seuil de négligence de ceux qui détiennent le pouvoir dans l’île a atteint son paroxysme. Inutile de dire que même à El-Maarouf, les quelques paramédicaux investis dans la lutte contre le cholera rencontrent énormément de difficultés à pouvoir mettre leur service à contribution. Pas de voiture pour assurer les déplacements des bénévoles du Croissant rouge comorien.  Ils devraient se rendre dans les localités pour désinfecter les foyers et procéder à la sensibilisation. A Mitsamiouli, si ces volontaires continuent à exercer, c’est parce que les responsables du Centre Médicochirurgical ne lésinent pas sur leurs faibles moyens pour faire subsister les volontaires du croissant rouge et à approvisionner en carburant son petit jeep affecté de temps à autre à cette équipe de lutte contre le cholera. Heureusement, ces efforts se sont révélés très efficaces. Le camp, même s’il n’est pas fermé, la situation est loin d’être alarmante. L’on y  compte un à deux patients.

Au niveau national, il a fallu que la maladie réapparaisse en force, surtout à Moindzaza Mboini dans le Bambao pour que les autorités prennent une mesure.Et quelle mesure! Ainsi, une rencontre a eu la semaine dernière à la grande mosquée de vendredi de Moroni regroupant notables, autorités locales et régionales, la vice-présidence de l’Union chargée du ministère de la santé. Conclusion : les repas communs dans les festivités de mariages coutumiers sont interdits jusqu’à nouvel ordre. La vente des victuailles non couvertes dans certains coins est prohibée. Mais aucune véritable mesure sanitaire pour la prévention ou pour le soins des malades.

Au retour des participants dans leurs localités respectives, des réunions se tiennent en série pour sensibiliser les habitants. Vendredi, plusieurs Imams ont consacré l’essentiel de leur prêche, lors de la prière hebdomadaire, pour inciter les Comoriens à adopter de comportement responsable face à l’épidémie. Cela va-t-il suffire au regard de l'ampleur de l'épidémie ? Pas sûr.

Rappelons que cette épidémie avait apparu  pour la première fois aux Comores en 1975. Elle avait réapparu en 1998. Et tout le monde a en mémoire les centaines de Comoriens qui ont succombé à la maladie.

De notre correspondant à Moroni

Kweli Le 11/08/07