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"Pour mieux vous unir, désunissez-vous"

Cette pensée d’un grand révolutionnaire russe doit aujourd’hui être méditée par l’ensemble de la classe politique comorienne pour trouver une issue heureuse et durable sur les crises qui frappent de plein fouet notre Etat/Archipel avant et après l’indépendance du pays. Par le passé, l’Ukraine constituait un problème pour la Russie, malgré le fait qu’ensemble ils avaient la même histoire et sont tous des slaves. Avec tout ce qui s’est passé, notamment le démantèlement de l’ex-URSS, l’histoire a prouvé la raison invoquée par ce grand révolutionnaire. Ce qui suppose que si  les réels jalons ont été posés, les slaves ne seraient aujourd’hui divisés à jamais. L’histoire nous apprend que les Comores sont constituées de 4 îles : Mayotte, Anjouan, Moheli et Grande-Comore.

L’on se rappelle qu’après le coup d’Etat du 3 août 1975, Anjouan était partie. Ce sont les anciens militaires Moheliens et Grands-Comoriens qui ont débarqué, le 3 août de l’année suivante  à Anjouan pour remettre de l’ordre.

Arrive la période des années 90, marquée par les embargos et l’équilibre des îles déclenchés à Moheli. Dans cette lutte, nous avons en mémoire que Moheli n’a jamais mis en cause l’unité nationale. Seulement, le peuple Mohelien avait demandé, en tant que minorité, de participer à la gestion, bonne ou mauvaise, du pays. Seule différence qui existe entre le mouvement séparatiste Anjouanais et d’équilibre des îles de Moheli. L’on se souvient qu’Anjouan avait demandé à la fin des années 90, le rattachement de l’île à la France ou son indépendance totale. « L’indépendance de l’île d’Anjouan est irréversible, » avait déclaré un grand politicien de l’île. Pourtant, plus d’un se rappellent que de 1979 à 1989, l’Etat comorien a été sous la commande de Feu Ahmed Abdallah Abdérémane, anjouanais d’origine. Il a dirigé le pays pendant plus d’une décennie sans que les autres îles fassent la moindre contestation. Saïd Mohamed Djohar lui succédera en 1990 pour un mandat de 6 ans. Les leaders politiques anjouanais sortirent leur hache de guerre en taxant à tort leurs frères Grands-comoriens d’être responsables de tous les maux du pays. Dans tout ce brouhaha politique, que deviennent les Grands-comoriens?

A mon avis,  l’heure de poser les vrais problèmes de ce pays et chercher ainsi les solutions justes et équitables a sonné. Comme les Grands-Comoriens ont toujours de sentiments de culpabilité, ils cherchent par tous les moyens, à faire de la chirurgie esthétique en menant des campagnes d’éducation civique sur l’unicité de ce pays, tandis que les autres continuent à surenchérir leur position. L’abcès reste tel.

Face à de telles situations, des solutions existent bel et bien. L’organisation d’un referendum national sur le désir des comoriens de vivre ou non ensemble, constitue un passage obligé. Cette sagesse aiderait les autorités comoriennes à savoir sur quel pied danser. Car ce pays a trop souffert de l’hypocrisie et le mensonge de ses enfants. Le dévergondage des Anjouanais laisse croire que l’île d’Anjouan tend à devenir progressivement un Etat dans l’Etat. La commémoration du 14 juillet et bientôt du 3 août dans l’île est un témoignage éloquent des aspirations d’un peuple minutieusement préparé à l’irrédentisme. Face à cette situation, la tenue des assises pour réfléchir sur le devenir du pays aux multiples facettes se confirme à bien des égards. Une chose est pour moi en tout cas certaine : la légitimité sur le sort des Comores revient uniquement au peuple et à lui seul. Et c’est à lui d’en décider. Il est inadmissible que le Président de l’Union qui est originaire d’Anjouan soit interdit de séjour sur une partie du territoire national qui est aussi son île natale. Où est donc la légitimité de Sambi renié par les siens ? A suivre !

Youssouf Mohamed Ahamada, Moroni Comores

le 19/O7/07