Une
campagne sur fond de crise
La campagne
pour les présidentielles des îles des 10 et 24 juin prochains
n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. C’est en tout
cas le constat qui est fait depuis bientôt dix jours depuis
l’ouverture officielle de la campagne. A Moheli, comme à
Ngazidja, nous osons dire que les états-majors des candidats
pratiquent le silence agissant en adoptant le porte-à-porte et
autres stratégies visant à aller à la pêche des électeurs.
Cependant, il y a lieu de noter que c’est la région de Badjini
qui a accueilli les deux meetings qui ont fait l’exception. Cela
à commencer par Dembeni qui a abrité le 1er mai, le
meeting du candidat Ibrahim Ali Mzimba.
Une messe qui a
été suivie dimanche dernier, à Foumbouni, par le candidat du
parti Ridja, Me Said Larifou. Houmed Msaidié du parti Crc,
lui a donné une conférence de presse demain mercredi pour
annoncer les grandes lignes de son programme de campagne. Pour
Kamar-Ezamane Mohamed, tout débutera le dimanche prochain avec
l’ouverture officielle de son quartier général à Moroni et du
bureau central des femmes soutenant sa candidature le même jour,
à Iconi dans le Bambao. Selon son directeur de campagne,
Abdourahmane Mohamed, deux grands meetings sont au programme de
son candidat. Le premier se tiendra le dimanche 13 mai, à Mbeni
et l’autre, celui de la clôture de la campagne prévue le 7 juin,
à Moroni.
Kamar-Ezamane
qui avait recueilli au cours des
dernières consultations présidentielles de l’île, plus de 11 000
électeurs a été placé ainsi en troisième position, à quelques
centaines de voix du deuxième. Son thème central de campagne :
construire une Ngazidja forte au sein de Comores unies.’’
La
détermination et l'attachement à cet objectif reste toujours
plus grands, selon lui, car il constate amèrement tout comme le
peuple, que l’île peine toujours "à prendre la voie de son
autonomie et de son développement ; tandis que l’union véritable
des Comores se fragilise de jour en jour."
Cette fois-ci, il part à la conquête
du fauteuil présidentiel avec une valise pleine. Relancer la
croissance, promouvoir l’éducation, lutter contre la corruption
et toutes formes de violence, réformer la santé et créer une
relation forte avec la diaspora,’’ sont autant des thèmes qu’il
souhaite développer durant sa campagne et mettre en œuvre une
fois élu.
S’agissant de la diaspora,
Kamar-Ezamane affirme à cet effet : "
nous instaurerons une dynamique nouvelle qui créera une
synergie entre les initiatives de la diaspora et celles des
communautés villageoises et inter villageoises par la
coordination des PDL (plans de développement locaux) et les
initiatives individuelles génératrices de revenus.’’
En France, poursuit-il, "nous
travaillerons avec les autorités françaises et comoriennes
concernées et les responsables des associations et ONG, pour en
restructurer le mouvement associatif des Grand-comoriens. Ceci
afin que ce mouvement puisse acquérir les expériences des
autres communautés et coordonner les différentes initiatives
pour les rendre cohérentes, bancables et crédibles.
Ainsi va la campagne qui se déroule
sur fond de crise, puisque jusqu’ici Mohamed Bacar, l’homme fort
d’Anjouan, continue de défier la communauté internationale et
les institutions de la République.
Réagissez à cet article.
de M.K. l'un de nos
correspondants à Moroni
Kweli/10/05/07
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