Mariata Abdallah est une femme comorienne originaire de Mkazi.
Apprenant que son mari avec qui elle vit à Marseille depuis
plusieurs années va faire son grand mariage aux Comores avec une
autre femme, elle décide, par dignité et respect des coutumes,
de l’accompagner. Aujourd’hui, quelques années après, elle
exprime, à travers les images des cérémonies, sa souffrance et
sa douleur. Un film inédit réalisé par la franco-vietnamienne,
Gaëlle Vu.
Le message de Mariata est très clair : plus jamais ça ! Il est
destiné à un pays, à une coutume et à toute une génération, tous
responsables de discordes et de déchirements familiaux. Les
images de vidéo amateur, filmées par le fils unique de Mariata
et gonflées en 35 mm par la réalisatrice, nous dévoilent
l’hypocrisie et l’immoralité du grand mariage : une femme
méprisée, bafouée par un mari qu’elle a aidé à sortir de
l’indignité et sa belle famille, qui va assister à l’ensemble
des cérémonies, pour préserver son honneur et sa fierté ; un
mari au visage fermé, qui ne parle quasiment pas et qui semble
vivre une histoire imposée ; une belle sœur contente d’avoir
préféré à Mariata une autre femme vivant au pays ; des foules
serrées d’hommes et de femmes, heureux de l’évènement et qui
demeurent indifférents du mariage d’un homme à une jeune femme,
sous les yeux souffrants et désespérés de sa compagne. Il ne
s’agit pas d’une histoire isolée dans ce pays où la polygamie
est non seulement légale mais également coutumière.
La maison de Mariata est
donc une sorte de respiration pour une femme trahie par les
« siens » : son mari, sa belle-famille et ses traditions. C’est
aussi un signal fort envoyé à une société qui a toujours refusé
de dénoncer ses travers et de
transgresser les habitudes.
Rendez-vous en salles dès mars 2007. On souhaite voir la
communauté comorienne soutenir haut et fort ce film qui, sans
doute, sera l’un des fondateurs d’un futur cinéma comorien.
|
|
|