La communauté
internationale est bien disposée à travailler avec les Comores
"mais pas à se substituer aux autorités légitimes et légales du
pays", a fait observer mercredi à Moroni, l'envoyé spécial du
président de la Commission de l'Union africaine aux Comores,
Francisco Caetano Madeira, au terme d'une mission d'évaluation
dans l'archipel
Sur un ton qui lui est inhabituel, M. Madeira a déclaré que
toutes les institutions permettant le fonctionnement normal du
pays sont en place, tout en déplorant la persistance de
"difficultés", notamment à Anjouan, "où tout ne semble pas aller
normalement en dépit de la promulgation des lois relatives aux
compétences des îles".
"Il faut que le gouvernement central soit présent dans toutes
les îles", a-t-il insisté, faisant allusion au comportement des
autorités de l'île d'Anjouan qui semblent peu disposées à jouer
le jeu des nouvelles institutions faisant du pays une fédération
et non une confédération.
"La communauté internationale n'est pas du tout fatiguée",
a-t-il dit à un journaliste, qui a vu dans le ton du ministre
mozambicain un certain agacement de la communauté internationale
à intervenir chaque fois aux Comores.
M. Madeira a clairement affirmé qu'on ne pourrait pas "avoir le
beurre et l'argent du beurre", réagissant ainsi aux observations
de certaines autorités comoriennes selon lesquelles les Comores,
pays souverain, n'auraient pas à se faire dicter leur conduite
par qui que ce soit.
"La présence de la communauté internationale aux Comores est
intervenue à la demande des Comoriens eux-mêmes. L'Union
africaine aurait aimé s'être déjà retirée des Comores pour se
consacrer à d'autres problèmes comme ceux de la Somalie ou du
Darfour au Soudan", a rétorqué l'envoyé spécial de l'UA qui a,
enfin, appelé les autorités d'Anjouan "à donner des signes
clairs que l'île fait partie de l'Union des Comores et qu'elles
commencent à agir, enfin, au lieu de tergiverser et à se livrer
à des discours jamais suivis d'actes".
18 octobre 2006 - PANAPRESS
|
|
|